Quel avenir pour la micro-mobilité ?

Commençons par une question : Pourquoi utiliser une voiture 5 places pesant presque une tonne pour se déplacer seul sur des trajets majoritairement courts ? 

Sachant qu’en France, 58% des trajets domicile-travail de moins d’1 km se font en voiture.

«Nous sommes aujourd’hui victimes d’une idolâtrie quasi universelle du gigantisme. Il est donc nécessaire d’insister sur les vertus de la petitesse, quand il y a lieu. » E.F Schumacher, économiste. Quatre décennies et demie plus tard, le “gigantisme” dans les transports s’image sous la forme de voitures utilisées individuellement alors qu’elles ont une capacité de 4 à 5 personnes. À contrario la petitesse s’invite dans l’urbanisme, notamment avec l’arrivée de la trottinette électrique.

Nous pouvons donc comprendre l’émergence de solutions plus intelligentes, plus économiques, plus saines et durables pour se déplacer. 

Partout dans le monde, ces nouveaux moyens de transport ont un franc succès comme en témoigne l’explosion d’opérateurs de trottinette électrique tel que Bird et Lime qui sont cotés à plusieurs milliards de dollars alors qu’ils n’existent que depuis 2017.

Alors que les villes sont sujettes à une pollution et une congestion croissantes, la micro-mobilité fournit une solution qui permet aux individus de se déplacer de manière plus propre et faire un usage plus efficace de l’espace urbain. La micro-mobilité a donc déclenché une discussion autour de la sécurité routière et de la restructuration des villes dans le but  d’assurer la bonne cohabitation de tous les usagers de la voie publique. En conséquence, les entreprises de micro-mobilité sont devenues des alliées  des villes qui cherchent à atteindre des objectifs de développement durable. Leur vision converge vers la sécurisation de  l’utilisation des modes de transport doux afin encourager leur utilisation. Aujourd’hui, la Semaine Européenne de la Mobilité est l’événement phare pour contribuer à l’avenir de la mobilité douce.

Dans un premier temps, ces moyens de transports étaient exclusivement réservés aux personnes possédant une trottinette électrique ou un vélo. C’est à partir de fin 2017 que des opérateurs de vélos en « free-floating » (des véhicules loués en libre service sans station) ont commencés à émerger en France, cependant c’est pendant l’été 2018 avec l’apparition des trottinettes électriques que le phénomène c’est accélérer de façon exponentielle et que le free-floating a susciter un réel intérêt médiatique et politique.

Les services de micro-mobilité offrent une solution radicale pour résoudre le problème du premier / dernier kilomètre et pour réduire les déserts de transit. Par exemple, Mobike, un système de partage de vélos en Chine, prétend avoir presque doublé l’accessibilité aux emplois, à l’éducation et aux services de santé. La micro-mobilité pourrait donc également être un outil puissant pour accroître l’accès aux transports pour les des communes mal desservies.

Les données recueillies par un grand nombre d’acteurs permettent également d’aider les villes à mieux comprendre les habitudes de déplacement de leurs citoyens et apporter des solutions efficaces d’aménagement pour y faire face. La ville de Los Angeles a développé et publié une «spécification des données de mobilité» avec des normes et des API qui permettent aux municipalités de prendre en compte et analyser les données des opérateurs, en temps réel, créant un outil puissant pour les villes qui cherchent à comprendre les besoins de leurs citoyens. (cf MAAS en France)

À l’heure actuelle, les villes tentent de les intégrer dans les schémas de mobilité existants, cependant la création de zones d’interconnexions regroupant l’ensemble des mobilités est indispensable pour que ces solutions s’intègrent véritablement dans le paysage urbaine. C’est la preuve tangible de la nécessité de collaboration entre les villes et des acteurs de la micro-mobilité. 

Les relations entre les collectivités et les loueurs en libre service peuvent parfois être difficile, car les comportements des usagers laissent bien souvent à désirer. L’importance de sensibiliser et former les utilisateurs à ces nouvelles mobilités est la clé qui permettra d’améliorer les comportements et donc accélérer la collaboration entre ces deux entités. Chaque public doit être accompagné pour adopter ces nouveaux moyens de transport.

La micro-mobilité accompagnée d’un déploiement encadré  est donc une solution efficace pour répondre aux grands enjeux des villes de demain : pollution et congestion urbaine.

D’autant plus que d’ici 2050, 68% de la population mondiale vivra en ville, de ce fait nos  habitudes de déplacement devront nécessairement changer mais il est nécessaire d’accompagner ce changement en sécurisant la pratique de ces nouveaux moyens de locomotions. 

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