Paris va-t-elle révoquer la licence des opérateurs de service de trottinettes électriques en libre accès ? Les free-flotteurs tels que Lime, Dott ou Tier vivent-ils leurs derniers jours au sein de la capitale ?
Bienvenue dans le premier numéro du Baromètre des EDPM ! Focus sur la ville de Paris qui est au cœur de l’actualité mobilité douce.
Paris les trottinettes électriques bientôt interdites ?
La maire de Paris, Anne Hidalgo souhaite mettre interdire l’usage des trottinettes électriques en libre-service au sein de la ville lumière. Comme le démontre l’interview du Parisien, cette question divise les parisien·ne·s.
Les pouvoirs publics l’ont bien compris. Agir sur la mobilité des citoyen·ne·s, c’est impacter directement leur quotidien et leur qualité de vie. Un constat qui se confirme dans l’étude menée par l’opérateur de free-floating Bolt. La demande de services de micromobilité est croissante en France. De plus, “Paris est la ville dans laquelle, les EDPM sont les plus utilisés (26% contre 13% d’utilisation en moyenne sur les villes présentes dans cette étude) ce qui en fait la ville avec le plus faible écart entre les nombres d’utilisateurs de vélos personnels (35%) et le nombre d’utilisateurs de vélos en libre-service.” Les EDPM ont visiblement déjà trouvé leur place dans la vie des habitant·e·s de la capitale.
Dans ce contexte l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service semble être une proposition peu convaincante. C’est un réel bras de fer qui se joue entre les différentes parties prenantes.
Les trois opérateurs (Dott, Tier, Lime) ont donc fait une série de propositions comme l’interdiction aux mineurs, l’ajout d’une plaque d’immatriculation ou la possibilité de limiter la vitesse automatiquement sur les trottoirs.
De son côté la ville de Paris a décidé de recourir à une consultation citoyenne pour statuer sur le sort des flottes en libre accès. La population parisienne est attendue aux urnes, le 2 avril 2023. Bien que fermement opposée aux trottinettes en libre-service, la Maire de Paris s’est dite prête à respecter le résultat du vote.
Cette volonté d’interdire les trottinettes électriques en libre-service s’appuie également sur les chiffres clés de l’accidentologie. Nous avons décrypté pour vous un rapport publié par la Préfecture de Police de Paris.
🚨 Les chiffrés clés en EDPM à Paris en 2022 sonnent-ils l’alarme ?
Nombre d’accidents
+37%
Soit 371 accidents en 2022.
Responsabilité
72%
Des accidents sont causés par
les conducteurs d’EDPM
🛴 Les causes d'accidents à trottinettes électrique
Refus de priorité
35%
Inattention
22%
Circulation à contresens
12%
👮 Les infractions constatées lors des accidents de trottinette à Paris
Circulation sur la mauvaise voie
20%
Changement de fil
11%
Conduite sous l’empire de l’alcool
6%
Vitesse inadaptée
4%
Les chiffres font état d’une hausse des accidents, dont les usagers de trottinettes électriques sont majoritairement responsables. Les causes des accidents et les infractions constatées témoignent d’une une méconnaissances du code de la route. Aucune donnée ne permet pour l’heure de mettre en évidence une plus grande responsabilité des utilisateurs de trottinettes en libre-service dans les accidents à Paris.
L’interdiction des trottinettes électrique désirée par la ville de Paris est aussi motivée par une cohabitation complexe des différents modes de déplacement.
En effet, 79% des accidents à trottinette électrique impliquent un tiers et occasionnent des accidents avec les autres modes de déplacements urbains.
⚠️ Les modes de transports les plus impliqués dans les accidents
Voiture
Voitures
Piéton
Piétons
Cycliste
Cyclistes
Deux-roues
Deux roues motorisées
L'avis du baromètre sur l'interdiction des trottinettes en libre-service
Au vu des chiffres et des multiples témoignages dans les médias, on comprend que l’insécurité routière ne peut se résoudre de façon aussi binaire. Chez Two Roule, nous sommes persuadés que l’engin n’est pas le problème.
La faute repose principalement sur le manque de formation à l’usage et aux bonnes pratiques pour se déplacer à trottinette électrique. Nous ne cesserons de le rappeler, les mobilités douces sont des véhicules à part entière. Il est important que les usagers connaissent la réglementation avant de circuler sur nos routes.
Pour nous, la pédagogie et la sensibilisation sont les clés pour une cohabitation sécurisée des différents modes de transport (voiture, trottinettes, bus, tramway, piétons…).
Convaincu que l’éducation est la solution ?
Vous pouvez demander à votre employeur d’être formé·e aux nouvelles mobilités.
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